Daniel PARROCHIA : Formes, Systèmes, Réseaux, Multiplicités
La rationalité moderne commence avec une géométrisation des météores (la théorie cartésienne de l'arc-en-ciel). Elle progresse avec l'invention des instruments de mesure (thermomètre, baromètre, hygromètre...), puis avec la constitution de cartes et de systèmes de classification effectifs des phénomènes atmosphériques (hydromété-ores, photométéores, électrométéores, lithométéores). Mais c'est grâce à la thermodynamique que l'on pourra comprendre l'atmosphère comme une machine à feu comportant à la fois des sources chaude (à l'équateur) et froide (les pôles), d'où les grandes théories de la circulation atmosphérique du XIXe siècle. Au XXe, après les travaux de Poincaré et Hadamard, retrouvés empiriquement par Lorenz dans les années 1960, le caractère turbulent des évolutions de l'atmosphère, système sensible aux conditions initiales, et dont le cours peut être grandement affecté par une petite perturbation des données ne fait plus de doute. Les météores deviennent un paradigme de tous les systèmes complexes, en particulier les systèmes sociaux, eux-mêmes multiplement traversés de flux, courants et bouleversements incessants.